Qu’en est-il de la période d’essai en pharmacie ?
Que vous commenciez un nouveau job ou que vous embauchiez votre nouvelle recrue, vous attendez toujours que la période d’essai soit passée pour crier victoire.🎉
Eh oui, car d’un côté comme de l’autre, tout peut arriver pendant la période d’essai. 😬
Alors comment fonctionne ce temps de test ? Peut-on le prolonger pour être sûr de son choix ?
Découvrez-le dans cet article.🚀
Qu’est-ce que la période d’essai ?
La période d’essai est un véritable avantage pour les deux parties.
D’un côté, elle permet au salarié embauché de s’assurer que le poste lui convient, que les valeurs de l’officine correspondent aux siennes et de voir qu’il pourra s’épanouir professionnellement dans cette officine.
D’autre part, l’employeur s’assure que l’employé est compétent pour ce poste et qu’il pourra s’intégrer dans son équipe.
Dans la convention collective de la pharmacie, il est indiqué que la période d’essai ne se présume pas. 🤔… Cela veut dire que si elle n'est pas indiquée dans le contrat de travail, il n'y a pas de période d'essai. Pour qu'il y ait une période d'essai, elle doit être impérativement mentionnée dans le contrat de travail.
Elle est différente en fonction du type de contrat (CDD, CDI, etc.) et du statut professionnel du salarié (cadre ou non).
Enfin, la période d’essai ne peut être renouvelée ou prolongée.
Quelle est la durée de la période d’essai en pharmacie d’officine ?
La durée de la période d’essai va dépendre du type de contrat et dans certains cas, du contrat qui l’a précédé.
Lors d’un contrat à durée déterminée - CDD
Ici, peu importe que le salarié soit cadre ou non, la durée maximale de la période d’essai est fixée à 1 jour par semaine, dans la limite de 2 semaines, lorsque la durée initialement prévue du contrat est inférieure ou égale à 6 mois.
Si le CDD est prévu pour une durée supérieure à 6 mois, alors elle sera de 1 mois.
Si le contrat de travail à durée déterminée n’a pas de terme précis, la durée de la période d’essai est calculée par rapport à la durée minimale du contrat.
Lors d’un contrat à durée indéterminée - CDI
En ce qui concerne les CDI, la durée maximale de la période d’essai est fixée à 2 mois pour les salariés non-cadres et assimilés-cadres.
La durée de la période d’essai applicable aux salariés cadres est précisée à l’article 4 des dispositions particulières applicables aux cadres de la convention collective soit une durée maximale de 4 mois.
Cas particuliers
Succession de contrats de travail
Après un CDD, si le contrat se poursuit en CDI, alors la durée du contrat de travail à durée déterminée est déduite de la période d’essai éventuellement prévue dans le nouveau contrat de travail.
En cas de succession de contrats de travail à durée déterminée auprès du même pharmacien titulaire et pour le même emploi, la durée de ces contrats est déduite de la période d’essai prévue, le cas échéant, dans le nouveau contrat de travail, que celui-ci soit conclu à durée déterminée ou à durée indéterminée.
En ce sens, si un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation est suivi, dans la même officine, de la signature d’un contrat de travail à durée indéterminée, à durée déterminée, ou d’un contrat de travail temporaire, aucune période d’essai ne peut être imposée au salarié.
Source : Légifrance
Prise en compte des missions d’intérim
Lorsqu’une officine embauche, après une mission d’intérim, un salarié mis à sa disposition par une entreprise de travail temporaire, la durée des missions accomplies au sein de cette officine au cours des 3 mois précédant le recrutement est déduite de la période d’essai éventuellement prévue dans le nouveau contrat de travail.
Par exemple, Sarah a travaillé 3 fois pendant 1 semaine à la pharmacie de la gare au cours des 3 derniers mois. Le titulaire de l’officine décide de l’embaucher en CDI. Sa période d’essai devrait être de 2 mois, mais comme elle a déjà effectué 3 semaines en intérim dans cette officine, elle ne sera que de 5 semaines, soit 1 mois et 1 semaine.👌
Prise en compte des stages
En cas d’embauche dans l’officine dans les 3 mois suivant l’issue d’un stage de dernière année, la durée du stage est déduite de la période d’essai, sans que cela ait pour effet de réduire cette dernière de plus de la moitié.
Si l’embauche est effectuée dans un emploi en correspondance avec les activités qui avaient été confiées au stagiaire, la durée du stage est déduite intégralement de la période d’essai.
Ce n’est pas clair ? Normal 😅
Nous allons illustrer avec des exemples qui vont vous parler.
Thomas est étudiant en 6ème année de pharmacie, il fait son stage de 6 mois à la pharmacie de la Poste. Pendant son stage, Thomas touche à toutes les tâches que l’on peut retrouver dans une officine : réception, comptoir, conseils, etc. A la fin de son stage, Thomas est embauché dans la même pharmacie au bout d’un mois. Il n’aura donc pas de période d’essai puisque le titulaire a pu vérifier les compétences et l’intégration de Thomas au cours de son stage.
Partons du même exemple avec la différence que la pharmacie en question est spécialisée dans les préparations magistrales. Thomas est embauché dans cette même pharmacie et intègre à 100% l’équipe dédiée aux préparations. Dans ce cas, le stage de Thomas n’a pas permis à son titulaire de complètement juger de ses compétences dans ce domaine. La durée de la période d’essai est donc réduite uniquement de moitié (dans le cas où elle est notée dans le contrat de travail 😉)
Sur ce site des services publics, retrouvez les différentes démarches possibles en fonction de votre situation.
Qui peut rompre une période d’essai ?
Les deux parties peuvent rompre le contrat de travail pendant la période d’essai. Cela ne donne pas lieu à une indemnité de rupture.
Aussi, si un contrat à durée déterminée est rompu pendant l’essai, cela n’ouvre pas de droit au bénéfice de l’indemnité de fin de contrat.
Au cours de la période d’essai, ni l’employé ni l’employeur ne doivent justifier leur décision de rupture du contrat. Cependant, ils doivent notifier cette volonté par écrit, par courrier recommandé avec demande d’avis de réception ou par lettre remise en main propre contre décharge.
Aussi, tous deux doivent respecter un délai de prévenance (c'est le nombre de jour que le salarié doit encore travailler entre le jour où il informe son employeur de son souhait de mettre fin à la période d'essai, et le jour de son départ de l'entreprise) dont la durée minimale est calculée en fonction de la durée de présence du salarié dans l’entreprise, et non de la durée de la période d’essai telle que mentionnée dans le contrat de travail.
La durée de ce délai de prévenance est fixée comme suit :
À la demande de l’employé ?
Si l’employé demande une rupture du contrat pendant sa période d’essai, il doit respecter le délai de prévenance suivant :
- Dans l’officine depuis moins de 8 jours → délai de 24 h
- Dans l’officine depuis plus de 8 jours → 48h
Ceci n’est pas applicable dans le cas d’un CDD.
À la demande de l’employeur ?
À l’inverse, si c’est l’employeur qui demande la rupture de la période d’essai, alors le délai de prévenance sera de :
- 24 heures si le salarié est dans son officine depuis moins de 8 jours
- 48 heures s’il est embauché depuis 8 jours à 1 mois
- 2 semaines au-delà d’un mois de présence dans l’officine
- 1 mois après 3 mois de présence dans l’officine
Ces délais de prévenance sont applicables au CDI ET au CDD qui ont une période d’essai d’au moins 1 semaine.
Un petit exemple pour mieux assimiler ? 😉
Marine ne se sent pas à l’aise dans sa nouvelle officine. Cela fait maintenant 17 jours qu’elle a commencé. Sa famille lui conseille de s’accrocher, mais elle ne croit pas que le poste lui convienne. Elle décide alors de rompre son contrat pendant qu’elle est encore dans sa période d’essai.
Elle remet en main propre une lettre à son titulaire et se doit de respecter un délai de prévenance de 48 h.
Un peu plus loin, Sophie, titulaire à la pharmacie du marché, a recruté Mélissa il y a un mois. Elle décide pour différentes raisons de mettre fin à la période d’essai de Melissa. Elle l’informe de vive voix puis lui envoie un courrier recommandé avec accusé de réception.
Sophie devra respecter le délai de prévenance de 2 semaines. De cette manière Melissa quittera la pharmacie au bout de ces 2 semaines.
Et voilà, la période d’essai n’a plus aucun secret pour vous.
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Commentaires (1)
Nathalie le 02/06/2022
Si rupture de la période d essai pas de droit au chômage
Ce n'est pas normal
Réponse de Thibault le 13/06/2022 Team Officine
Bonjour, Merci pour votre commentaire.
Le salarié peut prétendre aux allocations chômage dans le cas où c'est l'employeur qui met fin à la période d'essai. Il y a certaines conditions à remplir, comme le temps de travail précédant la période d'essai.
Si la période d'essai prend fin à l'initiative du salarié alors cela sera assimilé à une démission (sauf exceptions).
Dans ce cas, en effet, le salarié ne peut bénéficier du chômage.